16.4.09

BP

(Beyond Pictures)

Alors que Branzi a déja projeté ses neurones dans une spacio-temporalité liquide, le monde semble tourner autour de lui même, captifs de ses propres profits, et peuplé d'enfants obsédés par la collection frénétique de biens...
..Saskia Sassen nous en dit un peu plus via Transit-City et le Monde:

"La finance s'est mise à utiliser la ville elle-même comme un objet d'investissement, privilégiant le court terme et les taux de rentabilité élevés. On construit des immeubles et des équipements non pour répondre à un besoin économique mais par pure spéculation. C'est particulièrement net à Dubaï. Aux Etats-Unis, la crise des subprimes est la conséquence directe de la financiarisation de la ville. La finance a créé des instruments extraordinairement compliqués pour extraire de la valeur même des ménages modestes, en multipliant les prêts immobiliers risqués pour les convertir en produits d'investissement et vite les revendre avec un fort profit. Un mécanisme destructeur pour la ville : des millions de logements sont désormais abandonnés."

15.4.09

SC

(Shanghai Chaos)

"Je me tenais au bord dangereux des fous, à leur lisière pour ainsi dire. Je ne chavirais pas mais tout le temps, je me sentais en péril, comme s’ils m’eussent attiré sournoisement dans les quartiers de leur ville inconnue." Céline
Vu depuis le métro, on aurait dit un paysage de guerre, totalement dévasté. Cela n‘a pas été tout de suite évident d’aborder. Mais en mal d’exotisme, il vous prend l’envie d’aller quand même un peu plus loin, pour savoir si on aura la force de retrouver sa raison. On se laisse alors glisser dans des rues devenant de plus en plus molles à mesure qu’on avance, entre leurs maisons baveuses, les fenêtres fondantes et mal closes. Sur votre douteuse rumeur s’entrebâillent les portes, le linge fume au passage, quelques fantômes vous frôlent. Hurlant ou souriant, mais tous paisibles. Répression oblige. L’omnipotence du nouveau Shanghai en arrière-plan montre qu’il se déroule bien ici les dernières scènes rurales de la mutation d’une ville qui ne se refuse rien pour figurer dans les avants post de la modernité.





©Photos Flavien Menu

8.4.09

GP

(Grand Paris)


Le 17 mars dernier s'est déroulé à la Cité De Chaillot le premier débat public intéressant depuis le rendu du Grand Paris.
Si vous cliquez sur ce lien, vous ne verrez pas l'image de Paris dans 50 ans, mais vous aurez l'occasion d'avoir un apercu sur les réflexions de qualité qui ont émergées du travail de certaines agences.

7.4.09

VD

(Ville debout)

"En levant le nez vers toute cette muraille, j'éprouvai une espèce de vertiges à l'envers, à cause des fenêtres trop nombreuses vraiment et si pareilles partout que s'en était écœurant.
Précairement vêtu je me hâtai, transi, vers la fente la plus sombre qu'on puisse repérer dans cette facade géante, espérant que les passants ne me verraient qu'à peine au milieu d'eux. Honte superflue. Je n'avais rien à craindre."

Gloria Friedmann
& Voyage au bout de la nuit.

6.4.09

AM

(Abelardo Morell)

Map of North America , 1996
Manhattan View Looking South in Large room, 1996
$1, 2002
Dictionary, 1994

Abelardo Morell

5.4.09

TV

(Tati Ville)

Durant la promotion de Mon Oncle, Tati visite les Etats-Unis, les grandes villes européennes, transit dans les aéroports et devient spectateur de l’avènement du monde moderne. Ce qui lui inspire Playtime. Souhaitant d’abord tourner dans des lieux existants, il se confronte à une réalité trop complexe à mettre en scène. Impossible de stopper l’activité de Orly, difficultés à occuper des supermarchés pendant plusieurs jours… Il décide alors de fabriquer ses propres décors, sur le plateau de Gravelle, un terrain vague de 15 000m². Il se lance dans une aventure en carton pâte, avec Eugène Roman, pendant trois ans. Nait alors une ville-studio composée d'escaliers roulants, de grands ensembles d'habitation, de bâtiments (dont les facades ne sont que des photographies) montées sur rails, de rues asphaltées, d'un parc automobile et d'une aérogare.
Ce film à failli mener Tati à la ruine, le tournage a été arrêté pendant plusieurs semaines, il a hypothéqué sa maison, les droits de Mon Oncle, Les vacances de monsieur Hulot.. Le président Pompidou lui a accordé un crédit particulier pour terminer le film. Les risques financiers considérables qu’il a pris auraient pu être amorti par la construction en dur de cette ville, revendue ensuite en lot. Mais les rêves n’ont pas de prix.