27.3.11



Genetic Tales
Andrea Branzi



This catalog contains (almost) every type of human creature present on the earth at the end of the millenium. If you notice that someone is missng, you can insert him or her yourself. The catalog is an illustrated atlas of genetics; starting from the couple, it explains how crowds take shape.

It is divided into the following chapters:








Couples : wherein the immediate effects of the procreative activities of two subjects can be seen Families : consisting in an extension of the original couple
Family trees : useful to clarify the lines of succession of a given family
Groups : composed of numerous individuals who come together for different reasons
Crowds : masses of individuals making up humanity
Exceptions : individuals who cannot be listed in the above categories
General catalog of different human types, according to their similarity, affinity and closeness








The catalog can be used to classify strangers or to identify friends




Keep it hand


Andrea Branzi

Et un petit peu plus par ici

26.3.11


Pour Qui? Pour Quoi?
Rem Koolhaas



Cet article paru récemment sur The Funambulist m'a subitement fait pensé à ce texte de Koolhaas sur l'architecture : Pour qui? Pourquoi?

Existe-t-il d’autre profession qui, comme l’architecture, ces dix dernières années, ait conu simultanément des fortunes aussi contraires? D’un coté, parce qu’elle impose de plus en plus au monde des structures dont il n’a jamais voulu, elle devient extrêmement vulnérable et se trouve dans la position humiliante de l’amant qui énumère ses qualités à un partenaire qu’il n’intéresse plus. De l’autre, elle est une redécouverte - y-a-t-il un rapport - pour les architectes ! Redécouverte marqué par la naissance d’une avant garde qui souffre du décalage horaire, par la multiplication des conférences, des shows, des publications.. Autant de preuves d’un intérêt qui ne se traduit ni en résultats, en croyances ou en respect. Ce cirque n’est finalement qu’un feu éteint, stérile dans ses apports à la mythologie. Redécouverte qui ressemble à une théorie volontaire de groupes d’intoxiqués - «les architectes anonymes» - qui essaient de contrebalancer une blessure traumatisante et de retrouver leur assurance grâce aux incantations rituelles d’exemples passés.

Au même moment, en Europe, l’architecture est attaquée dans ses profondeurs par le jeu des forces politiques qui, dans un climat explosif, accordent et retirent leurs faveurs, promettent et refusent leur soutien, télescopent les délais au-delà des limites tolérables en fonction des changements de saisons politiques, imposent des contraintes financières grotesques, reformulent sans aucune gêne les déclarations d’intentions, font s’évanouir les décisions sans explications, tirent cruellement plaisir du simple fait d’abandonner un ouvrage au profit d’un expédient plus important qui demeure inexpliqué : l’Etat ressemble ainsi à quelque nature malveillante dont la météorologie ne connait que tempêtes, dépressions, averses..
Dans les pays où la «participation» est institutionnalisée et rationalisée par la loi, la position de l’architecte est pire encore : il est pris en sandwich entre les pouvoirs d’en haut et la «base» dans une situation où la dilution des responsabilités fait que personne n’est blâmé ni félicité. Les conséquences de la tactique ainsi délibérément imposé se retrouvent dans les moindres détails, mais y-a-t-il là quelque chose de nouveau cette excroissance, comme un échafaudage, disparaitra du bâtiment une fois terminé. Parfois, alors que nous passons près de notre opération à Amsterdam, nous reconnaissons ces ménagères, aujourd’hui encombrées de leurs achats, qui ont rejetés fermement ces détails architecturaux que nous avions imaginés baignés dans une aura de beauté sublime qui, malheureusement, n’exista jamais et nous découvrons des visions nouvelles sur lesquelles nous n’avons aucun contrôle. Il est évident que dans le climat de cynisme omniprésent, il devient difficile de convaincre et d’être convaincant. Inhérente est à l’architecture l’euphorie bizarre et satisfaite qui contraste étrangement avec la rudesse du traitement subi par les architectes. La politesse exquise, les manifestations de la plus grande civilité parviennent à peine à masquer le fait qu’il n’y a pas de discours réels, que les débats sont histrioniques, les discussions rhétoriques, les combats avec mouches, les désaccords cosmétiques.
Au milieu d’un tel excès de bonnes manières, il est important de ne plus être «cool», de redevenir gauche, indigeste, passionné. Seule, la mise en avant acharnée des conditions horrifiantes dont est issue l’architecture actuelle - qui pourrait facilement prendre des dimensions de tragédies grecques - peut révéler le fait paradoxal qu’être architecte aujourd’hui c’est, quelle qu’en soit la valeur, être un héros. Un vrai courage est requis, celui de s’aliéner de son client, de fâcher son protecteur, de perde l’oreille des politicien : il est nécessaire à la mythologie de l’architecture. L’inconscient de notre culture doit être alimenté en marque d’héroïsme ou au moins en preuves que certaines choses essentielles existent, que seul un architecte est à même d’accomplir.


14.3.11


Les Américains
Robert Franck & Jack Kerouac


Cette folle sensation d'Amérique dans les rues torrides quand la musique sort du Juke-Box ou du funeral d’à coté, c’est ce que Robert Frank a capté dans les clichés étonnant pris en parcourant les quarante-huit Etats, pratiquement, au volant d’une vieille voiture d’occasion (grâce à une bourse Guggenheim); il a photographié avec agilité, sens du mystère, génie, et avec la tristesse et l’étrange discrétion d’une ombre, des scènes qu’on n’avait encore jamais vu sur la pellicule. De quel grand art il fait preuve ici, on va le reconnaitre une fois pour toute.
Vous regardez ces images et à la fin vous ne savez plus du tout quel est le plus triste des deux, un juke-box ou un cercueil - parce qu’il est toujours en train de prendre des juke-box ou des cercueils - ou des mystères intermédiaires, tel ce prêtre nègre agenouillé pour des raisons à lui sous cette brillance liquide, ce boyau de mer du Mississipi, à Baton Rouge, c’est le soir ou la pointe de l’aube, il a une croix d’un blanc de neige et des incantations secrètes que personne ne connait en dehors du bayou - ou cette image d’une chaise dans un café avec le soleil dans la fenêtre et qui vient se mettre sur cette chaise en un halo sacré et je ne pensais pas qu’on pouvait prendre en photo des choses que les mots décrivaient encore beaucoup moins bien, dans leur intégrale splendeur de visible. Le goût, la tristesse, le côté ça-ou-autre-chose, l’américanité de ces images! Le grand cow-boy mince qui se roule un mégot devant Madison Square à New York, à l’époque du rodéo, triste, interminable, incroyable - Ce long coup de la route de nuit filant en flèche éperdue dans les immensités plates d’une Amérique à-ne-pas-le-croire au Nouveau Mexique sous une lune pour prisonnier - sous les coups de guitare des étoiles. Ou la vieille bonne femme hagarde de Los Angeles, désoignée, se penchant à travers la vitre avant de la voiture de grand-pa, curieuse, c’est dimanche, la bouche béante pleine de commentaires pour expliquer l’Amérik’ aux gosses sur la banquette arrière éclaboussée - Le gars tatoué qui dort sur l’herbe dans un parc de Cleveland, ronflant à mort au monde un dimanche après midi rempli de ballons et de voiliers - Hoboken New Jersey en hiver, une plate forme bourrée de politiciens qui ont tous l’air convenu jusqu'à ce qu’au bout à droite vous en voyiez un la bouche en cul de poule mâchant une oraison politico (il réprime un bâillement sans doute) tout le monde s’en fiche - Un vieil homme debout hésitant sur une canne de vieux sous un vieil escalier depuis longtemps descendu - Un dingue siestant sous un drapeau-housse sur un siège d’auto épave dans une fantastique arrière-cour à Venice Californie, je pourrais m’y asseoir et jeter trente mille mots sur le papier (quand j’étais cheminot serre-frein, on frôlait des arrières cours comme ça en se penchant depuis le vieux bastringue à vapeur). Robert ramasse deux stoppeurs et leur passe le volant la nuit, et les gens regardent les deux visages, leur air sinistre tendu dans la nuit (ça me rappel Allen Ginsberg : «des anges visionnaires indiens qui étaient des anges indiens visionnaires») et les gens disent «Ooh, quelle sale gueule» mais, eux, tous ce qu’ils veulent, c’est s’enfiler la route et retourner au pieu - Robert est là pour nous le dire - Saint Petersburg Floride les vieux types à la retraite sur un banc dans le trafic de la grande-rue, appuyés sur leurs cannes, causant de sécurité sociale, et une espèce d’incroyable bonne femme séminole, je dirais, à moitié négresse, tirant sur sa cigarette perdue dans ses pensées, elle est pure cette image comme du plus beau solo ténor de jazz.. Ces figures ne font pas de proclamations ni de commentaires, ni ne disent autre chose que «Voila notre façon d’être dans la vie réelle, et si vous n’aimiez pas ça, je ne veux pas le savoir parce que je vis ma vie à moi, à ma manière et que Dieu nous bénisse, espérons..» «si nous le méritons..»
Quel poème tout ça, et quels poèmes pourra écrire un jour avec ce livre d’images un jeune écrivain défoncé penché sur elles à la bougie pour en décrire chaque mystérieux détail noir et blanc, ce film gris qui a saisi a point le jus bien cuit de l'espèce humaine, si c’est le lait de l’humaine-ité ou de l’humaine bonté selon Shakespeare, aucune importance que vous regardez ces images. Mieux qu’un show.
Routes insensées qui vous emmènent tout droit - routes à la folie, routes de solitudes, qui vous jettent après le virage à l’ouvert d’espaces jusqu’à l’horizon des neiges de Wasatch promises dans la vision de l’Ouest, haut d’épineux du bout du monde, nuits d’étoilées, en bleu Pacifique - lunes bananes désossées en pente sur le fouilli du ciel nocturne, tourments de grandes formations avec brumes, et l’insecte invisible qui fonce à pleins feux - la faille crue, les stries, la butte, l’étoile, le ravin, le tournesol dans l’herbe - déserts orientaux d’Arcadie à grandes buttes orangées, sables perdus de la terre écartée, expositions de rosée à cette infinité de noir espace, séjour du crotale et du gopher - niveau de monde, bas et plat: la charge inlassable de la route sourde butée qui scande à grands coups plaintifs dans la capote sa puissance de frayer, la surprise en vers de fabuleux lopins fonciers, et les fossés des bas-cotés sous le regard. D’ici à Elko à ras de ces parallèles effilées avec les poteaux téléphoniques, je peux voir un insecte qui joue dans le soleil - Vroum! Tape toi une cavalcade qui enfonce les plus rapides trains de marchandises, fume à en battre le record, trouve-toi une paire de cuisses, dépense ta liqueur, mets les voiles et baise l’étoile du matin dans le matin d’un verre - route de folie qui vous emporte droit devant. Fines traces au crayon de nos désirs les plus vagues fondus dans le voyage de l’horizon, un nuage fouineur s’offusque dans une patauge de distance indicible, le troupeau galeux des nuages s’accroche en parallèle aux vapeurs de CBQ. En rangs serrés les rocs du Petit Missouri hantent les badlands, roulis durs de campagne sèche noire sous la lune avec des reflets de culs de vaches, les poteaux étendent le temps «pointilant l’immensité» le passager cinglé de la voiture solitaire rue son ardente insignifiance à plaques minéralogiques dans la vaste promesse de vie. Amérique, draine tes bassins de Vieil Ohio dans les plaines d’Indin’ et d’Illino’, ramène tes Grandes Boueuses à travers Kansas et mudlands, Yellowstone dans le Nord gelé, fais des trous de lacs à la Floride et L.A, dresse tes villes dans la plaine blanche, entasse tes montagnes, ton soleil éblouis l’Ouest, l’Ouest paré à coups de vaillants-à-pics en haies à des hauteurs de gloire prométhéenne - loge tes prisons dans le bassins lunaire de l’Utah - donne du coude aux territoires paumés du Canada qui finissent en baies arctiques, emmaille tes côtes mexicaines, Amérique, nous rentrons chez nous, chez nous!
Gisant sur son oreiller de satin dans le bruit terrible de la mort, c’est l’Homme, un noir, la file triste des condoléants venus jeter un oeil à la Sainte Face pour voir à quoi ressemble la mort et la mort est comme la vie, quoi de plus? - si vous vous rappelez ce que disent les Soutras - Convention à Chicago, avec cette onctueuse importante de chef syndicaliste embobineur à voix basse cigare en main gras comme Néron avide comme César, dans le bruit de bière tonitruant du hall et qui s’incline en apparté - Table de jeu à Butte-Montana avec les affiches électorales en arrière fond et les petits bidules de jeu à renverser, tout un édito déja! Une voiture enveloppée dans une bââche profilée de luxe (oui j’ai connu un routier qui prononçait bââche) pour empêcher la crasse de Malibu-la-sans-crasse de tomber sur cette affaire toute neuve passée à la peau de chamois tandis que son propriétaire qui est charpentier à cinq dollars de l’heure somnole dans la maison avec son épouse et TV, tout ça sous les palmiers pour pas un rond dans cette nuit de Californie cimetierieuse (aïe!) - En Idaho, trois croix sur les lieux de l’accident de voiture, où ce long cow-boy en était presque venu à bout du voyage à Madison square Garden à un kilomètre peut-être alors de route encore - «je t’ai dit d’attendre dans la voiture» disent les gens en Amérique, du coup Robert se glisse et photographie les gosses qui attendent dans la voiture, trois garçonnets dans une limo motorama, pompeuse somptueuse, ou bien ces pauvres gosses qui ne peuvent tenir les yeux ouverts sur la route 90, Texas, 4 heures du matin, quand Papa va aux buissons en s’étirant - Les monstres à essence en station sur les plats du Nouveau-Mexique sous l’énorme enseigne «SAUVER» - Le beau petit bébé blanc dans les bras de sa nurse noire tous les deux ravis, célestes, une photo qu’on aurait dû agrandir et suspendre dans les rues de Little Rock pour montrer l’amour sous notre ciel et dans le sein de notre mère univers - Et le portrait de la plus grande solitude qu’on ait jamais tiré, ces urinoirs que les femmes ne voient jamais, avec le coin du cireur fonctionnant pour une éternité de tristesse. Oh! lala! rafale sur les fleurs du cimetière chinois sur une colline de San Fancisco travaillée par un brouillard presse-purée dans la nuit de mars, pas un chat dehors par ici - excepté...? S’il y a quelqu’un qui n’aime pas ces images c’est qu’il n’aime pas la poésie, on dirait, et s’il y en a qui n’aiment pas la poésie, qu’ils rentrent chez eux et se tapent la télé des cow-boys à larges bords avec ces braves chevaux qui les tolèrent.
Robert Frank, suisse, discret, gentil, avec cette petite caméra qu’il fait surgir et claquer d’une main, a su tirer du coeur de l’Amérique un vrai poème de tristesse et le mettre en pellicule, et maintenant il prend rang parmi les poètes tragiques de ce monde. A Robert Frank je passe le message: quels yeux!


Quand j’ai découvert ces images de Robert Frank, je ne savais pas,j’étais tout à fait naïf, je ne savais pas qu’il était suisse, je ne connaissais pas du tout sa trajectoire, mais j’ai retrouvé dans ces images simples, élémentaires, qui ne mentaient pas quelque chose que je lisais beaucoup chez Kerouac et aussi chez Ginsberg : cette volonté de montrer une espèce de réalité qui est à l’inverse des médias américains et l’inverse de la littérature américaine telle que je la connaissais à l’époque - c’est à dire tout ce qui n’était pas la beat generation - et je sentais que la beat generation apportait quelque chose de nouveau. Quand Ginsberg dit « il faut que les gens apprennent à faire confiance à leur sensation» je pense que c’est quelque chose de très simple mais qui en même temps résume bien l’état d’esprit de ces écrivains et je pense que Robert Frank a fait ça, dans la photographie; c’est à dire faire confiance à ses sensations même si les images ne sont pas ce qu’on pensent qu’elles vont être .
Il y a une vraie osmose à ce moment là entre les individus qui sont très minoritaires mais qui ont réussi à dégager des espaces de liberté, c’est une vraie osmose entre des écrivains des photographes, des musiciens, des cinéastes.. Il y a quelque chose qui se passe sans frontières évidentes et dont témoigne les américains c’est à dire ce texte de Kerouac qui vient comme une espèce de tremplin pour lire les photographies de Robert Frank et il y a quelque chose aussi que Frank continue dans les connivences qu’il a établi avec Me and my brother, Pull my daisy, c’est la même chose, c’est le même groupe, c’est les même gens c’est kerouak c’est Ginsberg c’est Orlovsky.. et qui continu aussi à travers la musique puisque l’on voit Tom Waits dans Candy Mountain. Il y a quelque chose là qui semble une évidence entre ces personnalités, qui est évident aux Etats Unis et qui est peut être plus compliqué a instaurer pour des raisons très vastes en France. Dans le texte de Kerouac il y a quelque chose qui frappe d’emblée, d’abord c’est la musicalité, c’est assez proche de ce coté la de Mexico City Blues - le livre de poèmes de Kerouak - c’est un blues en l'occurrence. Ici c’est pas forcément un blues mais il y a des tempos, des rythmes très différents, il y a des rythmes très saccadés, très hachés, il y a d’autres rythmes qui sont au contraire assez coulant, fluide.. Il faut traduire à l’oreille mais il ne faut pas oublier que volontairement Kerouac dans certain passages - cela peut etre trois ou quatre mots - devient totalement incompréhensible; c’est de l’ordre de l'onomatopée ou d’une espèce de concaténation de mots qui sont de l’association libre ou qui sont une sorte de Haiku japonais très compressé et où il manque peut être un vers ou deux que Kerouac a voulu mettre comme ça. Et je pense qu’il a voulu rendre à la fois une espèce d'électricité que l’on voit bien dans certaines images, une certaine violence, potentielle, qui est la qui est présente, sourde mais qui pourrait éclater dans les photographies de Robert Frank. En fait on sent bien dans cette préface l'intérêt de Kerouac pour le Bee Bop ; il y a très souvent - et je pense à des solos de Carlie Parker - une frénésie de fringale de vocabulaire et peut être même d’effritement du sens qui vient ensuite retomber sur un thème comme Charlie Parker retombait sur ses thèmes; lui il retombe sur un thème qu’il avait ébauché trois quatre voire dix lignes avant. Donc il ne faut pas rendre les choses plus limpides qu’elles ne le sont mais il faut garder cette vivacité du rythme, ces tempos.
Pour lui la vie est faite de petites illuminations comme ça et l'écriture les provoque ou les réinvestit les fait renaitre à travers l’écriture; donc il y a moyen à travers l’écriture de se réapproprier des petits moments comme ça - et il y a pas mal d’essais de Kerouac où il parle de ces moments d’illuminations subites - et qui peuvent se faire comme le reflet d’une enseigne dans un caniveau. C’est toujours des choses extrêmement banales, des choses curieusement extrêmement photographiques, et pas du photographique spectaculaire, pas du photographique fabriqué pour la photographie mais du sujet photographique le plus banal mais en même temps le plus étrange. Et je crois que Robert Frank a quelque chose, en tout cas dans les américains, qui rappel cette manière de voir tout d’un coup une réalité incroyable dans un détail.
1, Jack Kerouac in Les Américains