(Bunker Londonien)
Lorsque vous pénétrez sur la dalle du complexe de Barbican, dont certains fins membres viennent vous chercher jusque sur les trottoirs des rues pavées, c’est un paysage total de béton qui apparaît. Uniformité d’un matériau rugueux, grandes perspectives lugubres, propreté résonnante et calme inquiétant ; tout est présent pour stimuler les fantasmes d’étudiants fascinés par le totalitarisme architectural.
Peter Chamberlin, Geoffrey Powell et Christoph Bon ont conçu ces lieux entre 1965 et 1976. Les explorer, c’est se retrouver face aux dédales imaginatifs de ces trois jeunes idéalistes qui y dévoilent des déclinaisons typologiques remarquables dans un univers composé de tours et de barres ; un peuplement de maisons en bande, d’appartements en simplex, duplex, triplex, qui parfois accostent le long d’un rivage artificiel ou côtoient encore le ciel métropolitain londonien.
Le destin du Barbican, à l’instar de son centre d’arts, a été très mouvementé ; traversé par les crises idéologiques, il a été tout autant adulé que décrié. Mais il a toujours su s’adapter, sa dure coquille se métamorphosant par l’intérieur pour palier aux défauts inhérents d’un monstre enfanté en si peu de temps. Il accueille désormais dans ces 4000 logements une population en majeure partie contaminée, architectes, designers, érudits en tout genre, qui accomplissent à travers leurs actes quotidiens les rêves et les angoisses que leur environnement est capable de refléter.
Certaines illustrations proviennent du livre: Barbican, penthouse over the city de David Heathcote
©Photo Flavien Menu
29.1.09
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