(Un)City – (Un)Real State of the (Un)Known
Cedric Libert for the Instanbul Design Biennal
Le projet place la ville comme sujet de réflexion et de discussion : la ville abord.e sous l’angle des multiples réalités qui la constituent, la ville perçue en tant qu’héritage autant que projet en devenir, la ville envisagée par la superposition, l’imbrication et la sédimentation de strates singulières. Procédant d’une interrogation précise et vaste à la fois – celle de l’environnement au sens architecture du terme –, il s’agit de saisir la complexité des mécanismes qui façonnent agglomérations et métropoles.
Les aléas de l’histoire et épisodes successifs ont tant.t fourni une vision totalisante, tant.t des revendications localement émergentes. C’est de l’assemblage de toutes ces couches historiques et morphologiques qu’est issue la ville telle que nous la connaissons aujourd’hui. Elle est également le produit d’une s.rie de décisions antagonistes, voire contradictoires, et c’est probablement là que réside sa terrifiante beauté. Pour aborder cette question, la proposition suggère que l’on adopte un regard spécifique : celui qui consisterait à observer les phénomènes urbains à travers le prisme du diagnostic et de la dissection. Dès lors, apparait un dispositif ouvert – un terrain d’étude, de prospection et de négociation – par lequel il est question de d.celer les champs d’investigation et de recherche autant que les logiques territoriales héritées de l’histoire. C’est un terrain de jeu, une aire d’expérimentation ou encore un territoire mental qu’il est intéressant de comprendre au même titre qu’il est important d’en reconnaitre les aspérités.
Très librement inspirée d’une série de documents historiques ou récents, dont l’intérêt consiste à ouvrir la pensée du réel . l’univers poétique de la fiction, la proposition réunit 100 projets d’architecture(s). Dans l’idée d’un récit entre imaginaire et réalité, il s’agit d’une collection de bâtiments et situations urbaines emblématiques de Bruxelles, décrits séparément dans le présent ouvrage et assemblés par ailleurs, sous la forme d’une grande maquette de 4m x 4m. Celle-ci est construite au départ de situations qui ont existé, existent ou pourraient exister. Sous la forme d’un territoire imaginaire, elle rassemble des projets passés, présents et prospectifs : le Palais de justice de Bruxelles, le Cinquantenaire, la Maison du Peuple de Victor Horta, le Pavillon du Bonheur Temporaire de V+, le Théâtre National,
le projet de Jonction Nord-Midi de Luc Deleu ou encore le siège Glaverbel . la Chaussée de la Hulpe. Bref, une petite histoire de l’architecture envisagée par éléments distincts – chacun d’entre eux constituant un prototype pour la ville. Ce faisant, c’est ouvrir les tiroirs de l’histoire, en sortir des projets et les observer comme spécimen unique, bien qu’issus d’une espèce plus largement répandue dans la ville. Par la reconfiguration autrement de tous ces projets sur la maquette, il s’agit d’une part, d’être attentif au vide entre les architectures construites – l’espace entre les volumes agencés – parce qu’il révèle l’existence de rapports inédits entre les éléments : et d’autre part, d’explorer l’idée que chacun construit son expérience personnelle de la ville – une cartographie sensible, propre et unique, voire une mythologie intime.
Les 100 projets collaborent dans un grand récit, celui d’une ville qui existe autant qu’elle est rêvée. Elle pourrait être l’une de ces Villes Invisibles racontée par Italo Calvino. Toutes sont le pur produit d’un fantasme alors qu’entre
les lignes chacune evoque les réminiscences d’une ville que l’on a parcourue.
Pour chaque projet, un seul aspect a été retenu, soulignant son importance singulière dans la construction d’un imaginaire collectif. Les 100 projets véhiculent leurs lots de petites anecdotes ou illustrent des chapitres de la grande Histoire. Qu’importe, ensemble, ils font la ville.
(Un)City – (Un)Real State of the (Un)Known lays down the city as a subject of thought and talk. Addressing through its constituting multiple realities, the city is perceived as heritage as well as project-in-becoming, envisaged by superposition, interweaving and sedimentation of singular layers.
Proceeding from both a concise and vast interrogation – the environment in its very architectural meaning – it is first about trying to grasp the complexities of mechanisms that shape towns and metropolis. Hazards of history and successive episodes sometimes brought up comprehensive approach or locally emerging claims. It is the gathering of all these historical and morphological layers that constitute the city as we know it today. Likewise it is resulting from a series of antagonistic if not contradictory decisions. There lies its terrifying beauty.
In order to raise up the question, the proposal suggests to observe urban phenomena’s through the prism of diagnostic and dissection. This roughly defined idea of the city then suggest an open apparatus – a common ground for prospection and negotiation – that allows for fields of investigation and new research as well as the recognition of historically inherited territories. It is a playground, an experimentation area and a mental territory that is interesting to understand as a whole but important to recognize in a logic of differentiations.
A large model (4m x 4m) gathers100 Projects for Brussels. As a proposal between fact and fiction, it assembles a collection of emblematic buildings and urban situations found in the city of Brussels. Freely inspired by historical and recent representations, the model is constructed from situations that existed, exist or could have existed. Shaped as an imaginary territory, it brings together past, present and prospective projects : the Brussel’s Palace of Justice, the Cinquantenaire Monument, Victor Horta’s Maison du Peuple, le Pavillon du Bonheur designed by architects V+, The National Theatre, an utopian project of Luc Deleu and Glaverbel headquarter in La Hulpe, among others. A sort of architectural short story, implemented from distinct elements – each one engaging a prototype for the city.
Reconfiguring differently all these projects on the model implies a double fold new approach of the so-called urban reality: on the one hand, it is about carefully recognizing the void between the architectural objects – a space between volumes – while on the other hand exploring the idea that each one of us as individual establishes its own experience of the city – a personal and unique cartography, if not an intimate mythology.
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