10.8.13


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Peter Fischli & David Weiss



Quelques îlots d’humanité 
Et l’avion circule dans la nuit
(Je n’avais rien à reprocher
A l’ameublement de l’hôtel ) 






J’étais seul à la plage ; un peu après Cassis. 
Dans mon maillot Madras extrêmement à la mode, 
Je voyais des Allemandes qui enlevaient leur robe; 
Je buvais un pastis.

Supermarché des corps où l’esprit est à vendre, 
Et des psychologies se tordent et se dénouent
Sous le soleil. Bronzé, rien ne sert de prétendre
Que vous ayez une âme.

Il n’y a pas de chemin au-delà des peaux moites
Qui suent le pur désir d’un destin prévisible ; 
il n’y à pas d'espérance quand lentement s'emboîtent
Les structures du plaisir mené de leur fusible

Qui est la peur. De l’autre. Et de son innocence.
Le soupçon au-delà de son absence, 
De quelque chose enfin qui ressemble à un sens
Au-delà de nos peaux. Fantôme de transcendance.





La grâce immobile, 
Sensiblement écrasante, 
Qui découle du passage des civilisations
N’a pas la mort pour corollaire.




Les sapins sont pour les serpents
Et les autoroutes pour l’homme.

Les monde est plat, interminable ; 
Vient un envol de cormorans.





Un aligator a dévoré trois touristes autrichiennes 
Quelque part en Floride
Je jour de l’indépendance ; 
Le gouverneur a donné des consignes de prudence ; 
Dans les motels, on écarte prudemment les persiennes
Le tourisme a horreur du vide




Texte : La configuration du dernier rivage, Michel Houellebecq


Voir aussi Concorde de Wolfgang Tillmans ici



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